Le Carburant – De quel bois vous chauffez-vous?
Quand j’étais p’tit cul et que j’avais une rare occasion de m’assoir près d’un feu de camp, j’étais bien heureux. Tout d’abord, au moment d’allumer ce feu, mon père ou encore un autre adulte s’appliquait à bien utiliser les bons combustibles au moment opportun. Le tout débutait avec une bonne quantité de papier journal, du bois d’allume ou encore de l’écorce de bouleau.
Que se passait-il alors?
Instantanément, l’allumette que faisait craquer mon père ou encore la pierre d'un briquet à gaz générait un phénomène qui se propageait rapidement. La flamme produite par le papier en combustion était vive, brillante et embrasait mon visage d’enfant d’une puissante lumière. Puissante certes, mais brève… Le bois d’allume ou encore l’écorce prenait alors la relève et dégageait à leur tour leur couleur de flamme propre, plus chaude que la précédente, moins vive mais plus « lente » de par sa nature, assurant la continuité. C’est à ce moment que mon père choisissait le parfait moment pour ajouter « Une bonne bûche d’érable! ». Du bois franc. L’ajout de la pièce maîtresse n’avait rien de spectaculaire, mais son effet était certain, alimentant le brasier pour une période permettant aux adultes présents de caler « une couple de ptites brunes » et d’envahir l’espace d’innombrables histoires invraisemblables ou encore d’y aller de vieilles chansons que les convives présents semblaient savoir par cœur. C’est ainsi que le reste de la soirée se déroulait, avec de temps en temps, un valeureux volontaire vascillant qui se levait pour nourrir le feu de carburant neuf, sous la forme d’une nouvelle buche de bois franc. Le feu s’occupait de réchauffer les gens et de dégager son énergie bienfaitrice, dansant en belles flammes bleues et rouges foncé, les braises du fond étant parfaitement alimentées par le combustible ajouté au fil des heures. Ce brasier, qui au tout début, étant esclave de carburants éphémères ne générant que lumière et fumée à profusion, ne dégageait désormais qu’une douce lumière et une chaleur constante et plus du tout de boucane. De son état initial d’agitation, le feu de camp s’était lentement métamorphosé en une source d’énergie constante et contrôlée, par l’ajout du carburant adéquat à son entretien.
Pourquoi toute cette histoire? Vous me voyez venir, n’est-ce pas?
Notre corps, mes amis, agit exactement de la même façon. Il fonctionne comme un feu de camp, utilisant le carburant, la nourriture qu’on lui procure et transforme ce carburant le plus efficacement possible. Il est toutefois bien esclave de la qualité de ce carburant et ne peux qu’en tirer ce de quoi il est constitué. Comme le feu brûle le papier en une explosion de lumière et de fumée, notre corps absorbe les aliments vides, non nutritifs et produise un regain de vie aussi bref que spectaculaire. Mëme une fois le corps éveillé, l’absence de carburant de qualité ajouté de façon constante ne permet pas à notre organisme de générer l’énergie nécessaire à l’accomplissement de nos tâches quotidiennes, qu’elles soient de nature physique ou cérébrale. Comme la buche d’érable, les bons choix alimentaires assurent au corps ce qui lui faut pour survivre à sa journée. Manger à des heures fixes, mais également avec le bon dosage de calories et le bon choix d’aliments permet la production maximale de résultats et d’efficacité pour notre fournaise humaine. Avec les choix judicieux, nous entretenons notre machinerie et assurons ainsi non seulement son bon fonctionnement, mais la longévité de notre machinerie humaine. Vous avez surement déjà entendu dire qu’il est bon pour notre corps de manger plusieurs petits repas dans une journée, comparativement à l’habitude que nous avons, pour la plupart, par notre éduction, de manger « trois fois par jour ». C'est le principe que l'on applique au feu de camp ou au poele à bois. Une bonne buche de temps en temps...
Pour ma part, mon alimentation est bâtie de cette façon. Cinq repas de structure et de quantité énergétique égale à tous les jours. Mes résultats sont positifs et témoignent de l’efficacité de mon corps à produire l’énergie efficacement. Pas de gaspille…
À l’approche des fêtes, là où le papier journal, l’écorce de bouleau et la gazoline deviendront des carburants hautement disponibles sous forme de chips, chocolats, desserts et alcools diverses, questionnons nous un peu sur le dommage causé à notre fournaise par ses carburants de mauvaise qualité et sur les dommages certains que nous devrons réparer par la suite, notre cheminée s’encrassant rapidement et se couvrant de créosote sans toutefois produire une once d'énergie.
Revoyez dans votre tête, ses scènes de feu de camp, où il était tellement tentant pour nous, comme enfant, de reprendre une de ses boules de papier et de les lancer au feu, pour voir ce carburant se consommer en quelques secondes, ne nous laissant qu’avec l’impression de déception et le désir constant d’ en remettre encore et encore dans la fournaise… Votre père vous regardais alors avec son sourire de « Y’a rien compris… »
Mais que c’est beau une boule de papier qui brûle! Comme une belle grosse poignée de chips qu’on avale tout rond… comme les vendredis...