Le portevoix des fêtes – L’amplificateur
Avant que vous lisiez plus loin cet article, il est important que vous sachiez que lorsque j’écris sur ce blog, vous pouvez être assuré que ce que vous y lisez est le reflet de mes propres batailles. Ces lignes sont presque toujours l'image de mes plus grands combats personnels, actuels ou encore passés, mais plus souvent actuels… Je n’écris donc jamais dans un but moralisateur, prétendant connaître la voix de la compréhension de tous les problèmes avec lesquels nous, les obèses à vie, avons à nous battre à tous les jours. J’écris pour me libérer, pour me soulager et aussi pour essayer de comprendre le pourquoi, la raison profonde de ces multiples combats que je livre au quotidien.
C’est donc dans l’humilité la plus totale que je couche mes écrits cette semaine, espérant soulager un tant soit peu mon esprit de la lourdeur, du stress, voire de l’appréhension avec lequel je vois approcher cette année la période des fêtes, joyeux temps de l’année que je me suis plu à rebaptiser affectueusement dernièrement « l’amplificateur ».
Cette période des fêtes, avec toutes ces belles décorations, ces fêtes en famille, entre amis ou collègues de travail, est avant tout un temps de réjouissances pour la plupart d’entre nous. Dans bien des cas, on se retrouve après des mois d’absence, on fête la venue du nouvel an. On fait le bilan de notre année. C’est le temps de la générosité, des cadeaux, des victuailles à pleine table, de la bonne nourriture et du bon vin. Toute cette effervescence est de plus en plus palpable au fur et à mesure que Noel approche et que le nouvel an se présente à notre seuil de porte.
C’est alors que « l’amplificateur » entre en action. Par sa nature de rassemblement, la période des fêtes provoque chez l’être humain des attentes, générant par le fait même des émotions, positives ou négatives, suivant que les dites attentes soient comblées ou encore restent en suspens, à défaut d’être tout simplement anéanties. Dans cette période, le portevoix de nos émotions se charge alors de faire savoir à qui de droit que nous sommes heureux, comblés, déçus, en encore profondément en colère.
C’est alors que les dégâts arrivent…
L’effet amplificateur de la période des fêtes est fulgurant. Une simple contrariété peut alors transformer une différence d’opinion en chicane en règle, une fringale se métamorphose parfois en orgie alimentaire sans limite et un simple mot peut blesser alors profondément. À l’opposé, l’être humain peut facilement tomber dans le piège d’une émotion positive, vécue durant cette période de l’année, mais qui ne constitue au final qu’une joie passagère, ne pouvant rester solide à long terme, et qui n’existe que dans le contexte crée par la période des fêtes. Les attentes que nous avons, passées dans le moulin à viande que constitue cet amplificateur, se gonflent et la démesure est au rendez-vous, dans le positif comme à l’opposé.
Facile donc de passer à travers si nous n’avons pas d’attente, vous me direz…? Parfaitement d’accord je vous répondrai. Le problème réside dans le fait de ne pas avoir d’attente, justement. Là est notre défi. Car l’amplificateur se bat pour sa place. Il veut créer cette ambiance de fête, susceptible de nous rendre heureux dans cette période.
Je livre ce combat intensément cet année, ayant moi-même insister avec mes proches sur la conception d’un temps des fêtes propice à la réflexion avec moi-même, dans une paix relative, limitant les interactions au minimum, dans un cadre qu’il m’a été possible de contrôler un tant soit peu. Une période de repos, méritée et souhaitée…
Mais voilà que je me retrouve encore une fois à nourrir le portevoix des fêtes avec mes émotions et mes attentes, me retrouvant instantanément dans une spirale d’où il est difficile de sortir. Je dois retrouver mon centre, celui qui me force à respirer par le nez. Je dois retrouver la conscience du moment présent, dans la lucidité de l’appréciation de ce qui est bon certes, mais également dans la juste mesure de ce qui est positif ou négatif, en limitant les attentes. Mais j’ai de la difficulté…
Soyez conscients de la présence de « L’Amplificateur ». Il fait une montagne de nos émotions, nous entraînant, nous les obèses, vers le frigo, le garde-manger, le bar. Il fera de vous une épave si les mots que vous y introduisez sont remplis d’attentes.
C’est ce qu’il fait avec moi en ce moment… et ça fait mal!
Vous pouvez être certain d’un seul fait. La période des fêtes se nourrira de vos attentes et qu’elles soient comblées ou non, il vous les remettra au centuple. Chaque petit espace que vous n’occuperez pas par votre conscience sera envahi par l’amplificateur. C’est pour cela que nous voyons tellement de personnes dirent qu’ils vont se mettre en forme après les fêtes… qu’ils commenceront à faire attention… année après année!
Ils sont en plein dans le trou noir de l’amplificateur…