Le Tsunami – renversé par la vague

 

Le 26 décembre 2004, un grand bouleversement dans les fonds marins donnait naissance à une gigantesque vague dans l’océan Indien.  Cette vague, en l’espace de quelques heures s’est abattu sur les côtes du Sri Lanka, de l’Inde et de l’île de Sumatra,  déferlant instantanément sur tous ceux qui, sur les plages et les basses terres de ces lieux, n’ont pas eu le temps de fuir.  La vague fut sans pitié, arrachant tout sur son passage.  Les victimes n’y pouvant rien, pris par surprise par l’ampleur et la vitesse de la catastrophe. 

Les survivants n’avait qu’une seule alternative, fuir et s’éloigner de la région sur laquelle l’eau avait déferlé.  Ils ne pouvaient qu’abandonner derrière eux leurs maisons, leurs biens et le peu qu’ils avaient réussi à acquérir dans leur vie.  Personne ne peut rien devant une telle manifestation de la nature, devant un bouleversement si grand et si inattendu.

Je me servirai aujourd’hui de la triste image de ces évènements pour illustrer ce qui se passe en ce moment dans mon parcours de transformation personnel.  Loin de moi l’idée de comparer ma situation, qui est loin d’être tragique, au sort de ces malheureuses victimes de 2004 mais L’objet de comparaison décrit quand même une situation auquel je suis confronté actuellement.

Dans un coup du sort inattendu, et ce dans l’espace de quelques semaines, me voici à l’aube d’un changement de travail qui promet d’être plein de défis, d’un déménagement dans une autre région du Québec, de la vente de notre maison, de l’achat d’une nouvelle maison, de l’éloignement de collègues de travail avec lesquels j’ai bâti de belles relations pendant neuf ans et pour finir, nous n’aurons plus avec nous d’enfants, le dernier prenant le chemin de l’université en septembre.

Un tel déferlement d’évènements dans une vie laisse inévitablement des traces importantes, une empreinte émotionnelle  profonde qui, tel un tsunami, emporte avec elle ce qui est installé, les habitudes, la routine, la volonté.  Des fois, c’est trop.  C’est juste trop… et on tombe alors dans les habitudes, dans les compensations, dans les gestes qui nous réconfortes et qui bien souvent, nous ramène dans un état où on ne fait que survivre.  Un mode de vie dans lequel notre volonté de prendre soin de nous s’envole.  Une vie remplie de gestes n’apportant que des réconforts aussi éphémères que nocifs. Devant la vague, nous ne pouvons qu’une seule chose, chercher la facilité nos anciens comportements, ceux qui, dans le temps, nous ont amené trop loin, trop bas, dans la facilité.

On peut aussi se pardonner, et recommencer.  Se réjouir du fait que nous sommes humains et que nos comportements ne sont que normaux.  On peut réaliser que nous ne sommes pas des machines et nous sommes des organismes vivants qui avons les émotions comme locomotive.  C’est ce qui nous différencie des autres créatures vivantes, mais c’est aussi ce qui nous rend aussi ingérables devant les bouleversements.  Il n’existe pas dans la nature de chevreuils obèses, de fourmis psychopathes ou d’oiseaux qui ont le vertige. Les émotions   sont un cadeau précieux mais subtilement nocifs lorsqu’elles déferlent en trop grande quantité.

Mais lorsque le tout se calme, lorsque la vague recule et les eaux se retire, nous pouvons nous reconstruire à nouveau.  Réinstaller ce qui est solide et ce qui nous fait du bien.  Poser les bons gestes et se retrouver.  Je me pardonne et je sais que je me reconstruirai, encore plus solide.  Fort d’une expérience bouleversante, je saurai, je l’espère, reconnaître les signes.  Quand la terre tremblera sous mes pieds, je saurai peut-être me préparer à la grande vague qui suit rapidement. 

Merci de m’accompagner dans ma reconstruction.  Je vous accompagne dans la vôtre.