Peinturé dans le coin - prisonnier de ses idées...

 

Il est inévitable pour l’être humain qui est en processus de transformation globale d’effectuer un ménage dans sa tête.  Il fait alors un brassage des idées auxquelles il a toujours adhéré et se questionne sur la pertinence de ses idées dans sa nouvelle vie.  À mesure qu’il se découvre un nouveau soi, l’être humain mets en vitrine de nouvelles valeurs.  Il tient à ce que ses valeurs occupent une place de plus en plus grande et ils les expriment un peu plus à chaque jour. Par ce processus, il se crée dans le sillage de la personne en évolution, un remous auquel son entourage doit s’adapter tant bien que mal s’il ne veut pas être entraîné et aspiré dans une chute brutale.

L’être humain, bien inconsciemment et d’autant plus sans idées destructrices, se forge un nouveau cocon idéologique auquel il croit de plus en plus, duquel il est de plus en plus convaincu et ardent défendeur.  Dans le confort de sa nouvelle tête, il installe un espace qui devient vite parasite à son entourage, s’il ne porte pas attention à la grandeur de son expansion. Il devient lentement prisonnier de sa pensée et il doit réagir avant de scarifier son cercle immédiat.

Certes la transformation personnelle est synonyme d’emballement, de découverte de soi, de motivation nouvelle et d’ouverture.  Tout ceci est louable et sain, dans la mesure où l’être en évolution a la sagesse de regarder dans son rétroviseur avec le dosage lui permettant de suivre la réaction de son entourage face à ce nouveau chemin parcouru.  Le nouveau moi sera-t-il à l’affut des signaux lui disant que ses proches en ont parfois assez de ma rigueur à l’entraînement, de ma volonté de vouloir promouvoir un modèle qui ne convient pas à tous.
Est-ce que j’aurai la sagesse d’accepter les idées contraires aux miennes en permettant aux personnes d’exprimer des opinions différentes des miennes sans les condamner ou encore interpréter leurs agissements comme une erreur de cheminement.  Qui suis-je pour juger?

Le cerveau humain devient vite une camisole de force et un étau fortement restrictif lorsqu’il perd son ouverture.  Plus la personne se débat, plus il est prisonnier de ses idées et plus il hypothèque ce qu’il essaie lui-même de construire car la découverte d’un nouveau soi-même passe obligatoirement par la conscience de son environnement et des changements qu’il y opère de par sa transformation. Son entêtement devient vite un fardeau et il devient intolérant face à tout ce qui nuit à son évolution sur le chemin qu’il s’est tracé.

Je trouve cette période de l’année particulièrement éprouvante à ce niveau car elle met souvent en lumière un écart encore plus grand entre moi et plusieurs personnes dans ma vie. C’est encore plus vrai cette année.  Le succès dans mon cheminement est irritant pour plusieurs personnes.  Ma famille, mes amis, mes collègues de travail, sentent tous en ce moment, à différentes échelles, mon manque de tolérance et ma fermeture aux idées différentes des miennes.  Je leur demande à tous de me pardonner ce manque de lucidité prouvant bien le chemin immense qu’il me reste à parcourir dans ma vie. Sachant l’amour ou l’appréciation que je leur porte, les personnes se reconnaissant dans mes phrases savent que le mal et les cicatrices que je laisse derrière moi ne sont que le fruit d’un élan parfois trop grand de ma part vers un idéal que je dois plutôt accepter d’atteindre dans l’ouverture et la compassion.

Peinturé dans le coin? Probablement.  À moi d’y trouver une solution me permettant de me dégager de cette position dans lequel je me suis placé.  Prisonnier de mes idées? Surement un peu… à moi de relâcher la pression sur cet étau en faisant preuve d’ouverture, d’acceptation et de compassion face à ce qui m’est présenté de différent de ma ligne de pensée.  Mon premier geste à l’aube d’une nouvelle période de ma transformation sera de cultiver le mécanisme d’accueillir ce que je n’aime pas, et de le laisser aller, sans le combattre.  Je soufflerai sur les idées noires afin qu’elles poursuivent leur chemin… car le noir est la dernière couleur avec lequel on veut se peinturer dans le coin…

 

Bonne réflexion et bonne semaine!